Sans doute pour respecter l'implacable loi qui régit l'existence humaine, Chrystine Brouillet laisse vieillir Maud Graham. Peut-être pas d'un an par année, mais suffisamment pour que son enquêtrice avoue ses cinquante ans et que ses familiers progressent eux aussi non seulement « en grâce et en sagesse », mais aussi en nombre. Le lecteur qui aurait raté quelques-uns des récents livres de l'auteure risque donc un certain dépaysement face à certains visages qui surgissent autour de Maud et que l'auteure présume connus de tous. L'inconvénient ne serait que mineur si le récit faisait la part moins belle aux relations humaines et se concentrait davantage sur l'enquête proprement policière. Ce qu'on gagne en chaleur humaine, on le paie d'une certaine dilution dans la densité du travail professionnel. Le gain n'est d'ailleurs pas constant, car Maud Graham mène certains de ses interrogatoires avec une vigueur aux limites de l'abus . . .
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