L’acteur Michel Dumont incarne probablement l’homme de théâtre le plus sympathique que l’on puisse imaginer. Toujours souriant, loquace, enthousiaste, irrésistible, il semble à la fois profondément humain et disponible. Michel Dumont s’est donc livré, offrant pêle-mêle ses souvenirs professionnels et personnels à son biographe.
Pourtant, cet ouvrage souffre de plusieurs défauts, non pas imputables à Michel Dumont, mais bien causés par de sérieuses lacunes dans le travail éditorial. À l’origine, ces entretiens s’annonçaient passionnants et spontanés, mais encore fallait-il ultérieurement organiser cette précieuse matière première qu’est l’entretien, pour ensuite classer, thématiquement ou chronologiquement, les informations et les interventions recueillies, les souvenirs, les anecdotes, les réflexions sur le métier… Un livre n’est pas une émission de radio ; c’est évident. Et c’est dommage, car Michel Dumont méritait mieux. C’est en lisant Michel Dumont, grandeur nature que j’ai réalisé à quel point était bien écrite une autre biographie d’acteur, celle qu’Odette Vincent consacrait à Guy Provost ( Rêver les yeux ouverts, Vents d’Ouest, 1999).