Sans avoir la puissance et la profondeur du superbe roman Les failles de l'Amérique, la dernière fiction de Bertrand Gervais, L'île des Pas perdus, joue, avec une fantaisie nouvelle, dans des eaux similaires à celles du précédent récit. De prime abord construit comme un conte pour enfant, le roman finit par embrasser large en revenant sur les thèmes chers à l'auteur : la violence, la mort, la lecture comme interrogation du réel, la solitude, le caractère éphémère de la communauté.
Deux trames narratives constituent le récit, chacune d'elles s'appuyant sur le merveilleux, voire le fantastique. Le récit principal suit Caroline, une jeune fille vivant avec son père, qui à la suite d'un malheureux geste se retrouve du jour au lendemain sans pouces. Elle quitte alors son domicile et se rend au centre-ville de Montréal, à la recherche de ses précieux doigts disparus. Son équipée . . .
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