Œuvre de lucidité, Journal d'une année noire du Nobel J. M. Coetzee pourrait se rapprocher d'autres livres-testaments d'écrivains célèbres nés avant ou pendant la Seconde Guerre, comme Un homme de Philip Roth ou Pelures d'oignon de Günter Grass, dont on a déploré le narcissisme ou la paresse, s'il n'y avait dans le texte de Coetzee une profonde conscience des faiblesses qu'entraîne la vieillesse. Ces faiblesses donc, que l'on reconnaît dès le départ dans les réflexions parfois trop larges du narrateur, sont nommées par des personnages secondaires, comme autant de doubles de l'auteur dans les dialogues solipsistes de cette œuvre : « Je vous dirai que vos opinions tranchées sur les questions politiques ou les choses de ce genre ne sont pas ce que vous écrivez de meilleur [ ], peut-être parce que vous n'êtes plus trop dans . . .
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