Probablement parce qu'il destinait ce petit livre à un jeune auditoire, l'auteur a accordé à la correspondance entre Gabrielle Roy et son cousin Gabriel une place privilégiée. De fait, le risque d'ennuyer par le recours aux savantissimes analyses universitaires s'en trouve diminué, le ton se rapproche des échanges quotidiens et abordables, les confidences et les anecdotes peuvent plus aisément alléger le récit. Pierre Roy en profite pour ressusciter devant ses jeunes lecteurs et lectrices un temps révolu et des coutumes pédagogiques et administratives dont ils ignorent tout et dont ils gagneront à entendre l'écho. L'occasion est ainsi offerte au pédagogue qui utilisera cette biographie d'expliquer ce qu'étaient les écoles de rangs, à quoi ressemblait la distribution solennelle des prix, sur quel ton les enfants psalmodiaient leur « bonjour, monsieur l'inspecteur », à quelles impensables contraintes devait se plier l'institutrice pour complaire à des ignares propulsés au statut de commissaires scolaires ou abusant de l'autorité cléricale, quel h . . .
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