Au temps de l’Inquisition, Sarah Waters aurait incarné avec une sadique compétence la tortionnaire idéale. Elle excelle, en effet, à rendre irrespirable l’atmosphère dans laquelle elle plonge ses personnages et ses lecteurs. À deux doigts du drame gothique dans L’indésirable (Alto, 2010), Sarah Waters situe cette fois dans une Angleterre mal remise du premier conflit mondial une intrigue traversée de craintes toxiques et où toutes les issues imaginables semblent scellées à jamais. Exploit trop rarement réussi, l’auteure parvient pourtant à terminer son récit sur un dénouement plausible, logique et inattendu.
À court d’espoirs affectifs lumineux, deux femmes vivent à l’essai un amour interdit. Au moment où se dessine une embellie dans leurs destins, un drame survient qui leur vaut, plutôt qu’une affection partagée, la pression policière et les brûlures de la culpabilité. Lilian est mariée à Leonard, un enjôleur auquel elle fait modérément confiance ; Frances, qui vieillit dans un . . .
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